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IV

À ses débuts, Outamaro se singularisa par une originalité. C’était l’habitude des artistes de ce temps, de faire un peu leur popularité avec la popularité des acteurs qu’ils représentaient, et en ce pays, où les vieux, les jeunes, les hommes, les femmes étaient et sont encore fanatiques des célébrités théâtrales, de mettre à profit, pour leur nom, la vogue d’un tel ou d’un tel. Outamaro se refusa à dessiner des comédiens, disant fièrement : « Je ne veux pas briller à la faveur des acteurs, je veux fonder une école qui ne doive rien qu’au talent du peintre ».

Et quand, dans la pièce de Ohan-Tchôyémon, l’acteur Itikawa Yaozô avait un immense succès, et que son portrait dessiné par Toyokouni, obtenait un débit considérable, lui, Outamaro représentait la pièce, mais seulement