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III

La première connaissance que fit le public japonais du talent d’Outamaro, ce fut dans l’illustration de romans populaires, dans l’illustration de ces livres de petit format, à la couverture jaune, au tirage en noir, au papier commun, à l’impression un peu à la diable, et qui s’appellent au Japon, Kibiôshi, livres jaunes, tirant leur nom de la couleur de leurs couvertures : — publications à bon marché, et d’une grande vente, auxquelles l’artiste travailla depuis le jour de ses débuts, en 1783, jusqu’en 1790.

De ces petits livres à cinq sous, j’ai un exemplaire sous la main : c’est l’histoire du sapèque de Aoto, par Kioden Kitao Masayoshi. Aoto-ga-Zeni, ancien juge bien connu, perdit un jour, dans une rivière, un sapèque, et eut l’idée d’engager des hommes pour le retrouver, ce qui lui coûta cent fois plus, que la petite pièce de mon-