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OUTAMARO

dans son travail du piétinement de la mer, sur une plage qu’elle a quittée. Plutôt de les laisser blancs, ses fonds, il les fera traverser de l’ondulation d’une vague violette ou tabac. Parfois, ainsi que dans la série dont nous venons de parler, ses fonds autour des figures montreront comme l’argentement baveux du passage d’un colimaçon, produit par de l’argent ou par du blanc d’argent fait avec de l’ablette. Parfois ses fonds auront une apparence de métal oxydé, en un rappel des fonds de son prédécesseur Shirakou : — fonds bizarres, étranges, surprenants, avec leurs coloriages audacieux sur le métal, des fonds sur lesquels, on dirait vraiment qu’en ces images de papier, le peintre a voulu la patine multicolore des bronzes japonais. Enfin le croirait-on, cette recherche de ce qui peut accidenter un fond, a été tellement grande, tellement poussée à l’ingéniosité, chez Outamaro, que dans une épreuve de choix, du « Bain chaud donné par une mère à son enfant », le bas de la planche est artistiquement empoussiéré du charbon pilé, avec lequel on chauffe un bain.

Dans cette étude des belles impressions, la collection de M. Gillot nous offre les éléments de comparaison les plus instructifs, par la réunion de plusieurs états différents de la même compo-