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L’ART JAPONAIS

n’avoir rien perdu à la vulgarisation mécaniquement industrielle qui les popularise, et qui semblent être demeurées, dans leur interprétation par l’imprimeur, des dessins du maître, — des impressions qui ont gardé la clarté, la limpidité, l’aqueux de l’aquarelle !

Oh, quand vous les mettez à côté des impressions modernes, quel contraste entre leurs harmonieux verts, leurs harmonieux bleus, leurs harmonieux rouges, leurs harmonieux jaunes, leurs harmonieux violets, avec les verts qui font mal aux yeux, les bleus durs, les rouges noirs, les jaunes vilainement couleur d’ocre, les violets de cotonnade ! Quel contraste entre leur transparence, et le ton mat, sans profondeur, de ces images dont les colorations râpeuses ont l’air faites avec des poudres de couleur à bon marché.

Qu’on regarde chez M. Gonse cette épreuve de la libellule dans les pavots, du livre des Insec-

    ble plus. — Oui, au Japon, le tirage n’est pas le tirage indifféremment mécanique de notre tireur européen ;. chaque tirage en ce travail non hâté de la commande pressée, est la tentative d’une réussite meilleure, l’effort vers l’obtention de quelque chose non obtenu jusqu’alors, la satisfaction que se donne l’ouvrier, de faire sortir de dessous le bois, une image autre que la précédente ; une image plus parfaite, une image, pour ainsi dire nouvelle.