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OUTAMARO

tés par les plus belles femmes, qui nous montre, dans la nuit d’un jardin du Yoshiwara, un homme au milieu de courtisanes, rendant une tasse de saké vide, à une femme penchée au-dessus de lui. Et sur le pilastre, au pied duquel l’homme est assis, est gravé : « Sur une demande, Outamaro a peint lui-même son élégant visage. »

L’inscription ne ment pas. Si ce n’est pas le visage, dont le dessin a toujours le hiératisme des figures d’album, c’est l’homme qui est élégant, et tout plein d’une recherche coquette dans le soin de sa chevelure, si bien relevée sur le haut de la tête, si bien peignée sur les faces, en l’attitude théâtrale avec laquelle il semble poser à terre, dans la distinction sobre de son costume, de sa robe de dessus, cette robe noire, toute semée de petits pois blancs, qui la font ressembler au plumage d’une pintade, — et au haut de la poitrine, se lisent dans deux petits ronds de soie jaune, d’un côté, Outa, et de l’autre, Maro.

Ici parlons d’une planche tirée de ce livre érotique intitulé : Le poème de l’oreiller (1788) qui montre, Outamaro, passé du jardin dans la maison, et dans une intimité beaucoup plus grande avec une créature de l’endroit.