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OUTAMARO

elle saute aux yeux, dans ces deux planches représentant une maison de thé, au bord de la mer, où une femme apporte sa robe de dessus, sa robe noire armoriée, à un seigneur japonais prenant une tasse de thé : une composition, qui, si elle n’était pas signée Outamaro, serait prise par tout collectionneur japonais, pour un Kiyonaga, une composition que M. Hayashi croit avoir été exécutée dans l’atelier de Kiyonaga, vers l’année 1770, mais bien certainement pas après 1775, et à une époque, où le peintre avait à peine ses vingt ans, s’il les avait.

Elle est également sensible cette appropriation dans la belle impression montrant cette grande femme, à la robe semée de fleurs de cerisier sur fond rouge, et à laquelle on apporte une poupée de lutteurs, et qui, toujours d’après le sentiment de M. Hayashi, aurait été publiée avant 1775.

Elle existe même enfin cette appropriation, dans les six admirables planches des guesha célébrant le Niwaka, le Carnaval du Yoshiwara, dont la première édition serait de 1775, et où les planches, tout en appartenant un peu plus à Outamaro, sont signées du style puissant, de la rablure un peu junonienne, si l’on peut dire, donnée à ses femmes par le maître, qui a pré-