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XXVII

Bien avant de savoir qu’Outamaro était une sorte de peintre officiel du Yoshiwara, un jour, en feuilletant, avec Hayashi, sa suite des Douze heures, devant la sixième planche, représentant cette femme gracieusement longuette, habillée d’une robe pâle, étoilée de dessins tels que des étoiles de mer, à l’azur délavé et comme noyé dans l’eau, cette femme, à laquelle une mousmé présente, agenouillée, une tasse de thé, et dont le cou frêle, un haut d’épaule voluptueusement maigre de phtisique, un petit sein pointu, sortent de l’étoffe tombante, je disais à Hayashi :

— L’homme qui a dessiné cette femme devait être un amoureux du corps de la femme ?

— Vous l’avez dit, me répondit Hayashi, il est mort d’épuisement.