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XVII

La femme japonaise est petite, petite, petite et rondelette. De cette femme, Outamaro a fait la femme élancée, la femme svelte de ses impressions : une femme qui a les longueurs des pensées, des croquetons d’avant midi de Watteau. Peut-être, avant Outamaro, Kiyonaga l’avait fait comme lui, plus grande que nature, mais charnue et épaisse.

Le visage de la Japonaise est court, ramassé, il a un peu de l’aplatissement de nos masques à bon marché, et un rien dans les traits du cabossage de ces morceaux de carton, enfin ce visage, sauf l’intraduisible vivacité douce des yeux noirs, il est tel dans sa forme ronde, que nous le représentent Harunobou, Koriusai, Shunshô.

Eh bien, de ce visage, Outamaro a fait presque un ovale long ! Et peut-être dans le hiératisme du dessin de la figure humaine au Nippon,