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OUTAMARO

des enfilades de cocotes en papier, des enfilades de petits ronds rouges, représentant embryonnairement de petits enfants, qui sont des porte-bonheur, et avec ces porte-bonheur, encore un masque d’Okamé, dont le sourire dans le vestibule des maisons, est nous l’avons déjà dit dans la croyance du Japonais, une invitation à la bonne humeur du visiteur. « Le sourire, a dit le premier roi du Japon, Ooanamouti, est la source du bonheur et de la fortune. »

Au milieu de la pièce, la maîtresse est assise, une main appuyée sur sa pipe, toute droite posée contre terre, pendant qu’une servante lui masse les épaules, et qu’une femme couchée à plat ventre, examine des carrés de soie, étendus sur la natte du plancher.

Ces quatre planches de Toyokouni nous montrent la prostitution de la première classe, mais avec la cinquième planche, nous entrons dans la prostitution de la deuxième, de la troisième classe, — et cette cinquième planche, c’est le salon d’exposition des femmes, d’où à travers les barreaux de la fermeture, une diseuse de bonne aventure prédit de la rue aux femmes, l’avenir.