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OUTAMARO

dont la blancheur mortifierait la neige elle-même. Sa figure, au sourire de prunier, est semblable aux fleurs de poirier, émaillées de gouttes de pluie.

— La fleur est faible ; de grâce, arrosez-la souvent.

En parlant ainsi, la fleur de pêcher a rougi, comme le soleil quand il se couche[1].

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Revenons au peintre Toyokouni, à l’illustration de son ouvrage intitulé : Les mœurs d’aujourd’hui (Yéhon Imayô-sugata), dont le premier volume représente des femmes honnêtes de toutes les conditions, mais dont le second volume est tout entier consacré au Yoshiwara.

C’est la grande courtisane, au moment de sa sortie pour une promenade dans la rue du Milieu, entre ses deux shinzôs, dont l’une met la dernière main à sa toilette, et ayant à sa suite ses deux petites kamourôs qui s’apprêtent à la suivre.

C’est la yarité, la sous-maîtresse, une femme

  1. Anthologie japonaise. Poésies anciennes et modernes des insulaires du Nippon, traduites en français par Léon de Rosny. Paris, Maisonneuve et Cie. 1871.