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OUTAMARO

— Voilà la grande porte.

— Ne connaissez-vous aucun professeur ?

— Je connais le professeur Komourasaki (Pourpre foncée).

. . . . . . . . . . . . . . . .

— Veuillez attendre un moment, le professeur Ousougoumo (Nuages légers), va venir.

— Le professeur se fait attendre bien longtemps ; je ne sais absolument pas pourquoi ?

— Les professeurs du Yoshiwara perdent beaucoup de temps, à cause des complications de leur toilette. D’abord ils aiment à employer, pour l’arrangement de leur coiffure, la pommade de Simomoura et les cordonnets[1] de Tsyôzi. Il en est qui adoptent la mode de Katsouyama, d’autres préfèrent celle de Simada. Ils ne s’aperçoivent pas que leur peigne d’écaille et leurs aiguilles de tête en corail, pour lesquels ils dépensent mille livres, augmentent leurs dettes. Poudre de riz pour le visage, poudre de riz pour le cou, fard pour les lèvres, et jusqu’à du noir pour les dents[2], il n’y

  1. En japonais : moto-yui, c’est une espèce de petit cordon avec lequel les Japonais attachent leurs cheveux.
  2. En japonais : ha-guro. On désigne ainsi une sorte de poudre avec laquelle les femmes japonaises ont l’habitude de se noircir les dents.