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L’ART JAPONAIS

où commence à se faire l’infiltration des étrangers dans le Yoshiwara[1].

Ce document, c’est une chanson populaire, sinico-japonaise, appelée : Étude de fleurs au Yoshiwara. Écoutez cette chanson :

« Voyez donc sur cette fleur ces deux jolis papillons. Pourquoi voltigent-ils sans se séparer ?

— C’est sans doute, parce que le temps est beau, et qu’ils se sont enivrés du parfum des fleurs.

— Nous aussi, allons, comme ces papillons, visiter les fleurs,

— Avez-vous étudié la science des fleurs ?

Je l’ai étudiée sous la direction d’un excellent maître du Yoshiwara.

. . . . . . . . . . . . . . . .

  1. Voici la description à vol d’oiseau que fait du Yoshiwara M. Rodolphe Lindau, en 1865 :

    « Le Yoshiwara forme une sorte de ville à part, isolée de Yédo par des murailles et des fossés, on y pénètre par une seule porte, qui est gardée nuit et jour par un poste de police. C’est un parallélogramme régulier, mesurant un kilomètre 1/4 en circonférence. Quatre rues longitudinales et trois rues transversales, coupées à angles droits, le divisent en neuf quartiers séparés par des grilles en bois, que l’on ferme à volonté, et qui permettent d’exercer une surveillance sévère. »