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L’ART JAPONAIS

tion à la maison de thé, formulée dans une lettre contenant les noms des chanteuses demandées. Et aussitôt l’engagement, on retire les fiches des noms engagés, et on les porte sous les fiches des Maisons Vertes, qui se trouvent sur un autre mur : une tenue de livres très ingénieuse.

Les maisons de deuxième classe ont des chanteuses attachées à la maison, et qui y habitent.

Les Maisons Vertes ne peuvent pas inviter directement les guesha ni les taïkomati : c’est toujours par l’intermédiaire du bureau des artistes, que se fait l’invitation. On ne peut prolonger au-delà des heures connues, sauf le cas de grand incendie[1], et si cela arrive, la thaya doit payer une indemnité, et on lui refuse l’engagement d’artistes, pendant un temps indiqué par le règlement.

Lorsqu’on vient inviter la guesha pour une partie en dehors du Yoshiwara, il faut faire la commande plusieurs jours d’avance, et par l’in-

  1. M. Rodolphe Lindau écrit que pendant un assez long séjour à Yédo, il se passait à peine une nuit, sans qu’il entendît sonner le tocsin, et affirme que l’âge moyen des maisons japonaises ne dépasse pas quinze ans.