Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! la serva aura ses deux baioques…

Et madame Gervaisais ne put s’empêcher de sourire du bon marché avec lequel on fait à Rome la joie du pauvre.


II

Les tables de l’Hôtel de la Minerve étaient pleines ce soir-là, et de place en place des touristes consciencieux lisaient le « Guide » dans leur assiette à soupe encore vide.

— Non… de la soupe grasse pour moi… et mon enfant — dit madame Gervaisais à un garçon qui lui apportait le potage maigre de la table servie en maigre, à laquelle, sans le savoir, elle s’était assise.

À cette demande, un ecclésiastique sanguin, en train de réciter à côté d’elle son Benedicite debout, lui jeta un regard qu’il abaissa presque aussitôt, et recula un peu sa chaise en s’asseyant.

Dans la salle à manger monumentale où