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nesse autour d’elle ne répandait pas de gaieté ; il n’y avait rien dans sa personne qui pût flatter l’orgueil d’une mère. Les marques mêmes de son amour filial étaient maladroites. Son petit frère au contraire, la beauté dans la gentillesse et le charme dans le câlinement, en faisaient un être de grâce que les mères enviaient des yeux à sa mère, que les passants des chemins demandaient à embrasser. Le petit visage de Nello, on aurait dit une lumière du matin. Et toujours des drôleries, des gamineries, des petits propos amusants, des pourquoi donnant à rire, des inventions charmeresses, des riens enfantins adorables, et du bruit et du mouvement et du joli tapage. C’était enfin un de ces enfants séducteurs, qui sont une joie apportée parmi des vivants, et dont le rire de la bouche rose et des yeux noirs, faisait bien souvent oublier à la troupe les malencontreuses recettes, les maigres soupers.

L’enfant, gâté par tous, ne se plaisait qu’a-