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joliment sarcastiques, des travestissements phénoménaux, des folies vertigineuses, une humour de parade cocasse, où le directeur apportait encore les adresses et les agilités d’un vieux corps.

Tommaso Bescapé, plus jeune, avait été un gymnaste émérite. Il racontait que, dans une pantomime de sa fabrique, il se sauvait d’un moulin où il était surpris par le mari de la meunière, en marchant sur le bout des bâtons tenus tout droits en l’air par les gens apostés par le meunier pour rosser le galant de sa femme. Mais avec l’âge, l’Italien avait été obligé de se rabattre sur des pantomimes d’une gymnastique plus modeste, et dans lesquelles il se contentait de faire quelques cabrioles, et de jeter par-ci par-là, au milieu de l’intrigue, tantôt un saut de poltron, tantôt un saut d’ivrogne.

Parmi les pantomimes sautantes de son invention, aujourd’hui il affectionnait un petit intermède approprié à ses moyens actuels et