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sur une foule de choses venues on ne sait d’où, une instruction de hasard non apprise dans des livres, mais de la bouche de tous les individus de toutes les nations qu’il s’était plu à interroger et à faire causer sur les chemins et ailleurs ; il avait beaucoup feuilleté l’humanité et de toutes sortes. Il était encore doué d’une faculté : du don comique, de l’imagination farce. Il inventait de petites scènes drolatiques très amusantes. Et toujours plongé, lorsqu’il était inoccupé, dans une collection de vieux scenario de pantomimes italiennes, il en tirait vraiment parfois un très joli et très intelligent parti.

Stépanida, en notre langue Étiennette, et qu’on appelait par le diminutif de son nom de là-bas, Steuchâ, encore toute jeune pour une femme deux fois mère, était belle d’une beauté sauvage, pleine d’insolences hautaines dans le port et la marche. Sa chevelure touf-