Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXVI

Ce soir, le beau soir, où l’exercice de Gianni devait être exécuté par les deux frères, il y avait autour du Cirque d’été, l’animation, l’espèce de fièvre en plein air d’une de ces représentations théâtrales dans laquelle la fortune d’un avenir, ou la vie d’un talent est en jeu, et à laquelle le Parisien se rend avec la légère espérance de voir manger de l’homme sur une scène de la capitale. Des voitures de maîtres, faisant crier le macadam mouillé de la grande Avenue, jetaient, à tout moment, sur la chaussée des femmes élégantes. Des crieurs de programmes, allumés de vin, annonçaient le spectacle avec des voix vocifératrices, et près