Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LVI

Le saut, cette envolée momentanée de terre d’un corps dense, mollement musculeux, épaissement matériel, sans qu’il ait rien en lui, pour se soutenir dans le vide, de l’allégement gazeux ou de l’appareil flottant des êtres qui volent ; le saut lorsqu’il atteint une élévation extraordinaire : cela tient du miracle ! Car le saut, pour que l’homme l’obtienne, il faut sur le pied arc-bouté au sol une flexion oblique de la jambe et de la cuisse et du torse sur la cuisse. Puis dans ce raccourcissement du corps, dans cet abaissement du centre de gravité, dans le demi-cercle de ces membres ployés et rapprochés