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stioupide, et puis qu’elle aimait à être toute seule, toujours, « avec ses diables bleus ».

Cette promenade du matin était vraiment tout le rapprochement qui existait entre le duc et l’étrange écuyère. Et les reporters et les biographes de journaux qui avaient été curieux de fouiller son passé en Europe et en Amérique, n’avaient pu découvrir la trace d’un scandale, d’une liaison, d’un amour, même d’une amourette.

Cette femme, on aurait dit qu’elle était le déchaînement de l’activité musculaire. Le matin, — la Tompkins était très matinale, — elle faisait du trapèze, en attendant que le concierge de l’Hôtel eût ouvert la porte, puis montait à cheval une ou deux heures, de là se rendait à sa répétition : — les répétitions de voltige ayant lieu avant midi. Rentrée à l’Hôtel, après son déjeuner, elle fumait des cigarettes en se raccrochant, à tout moment, au bâton du trapèze qu’elle ne laissait jamais revenir à l’immobilité. Alors elle remontait à cheval,