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nomisait ses lazzis. L’Hercule, en la réfection moins abondante, se montrait encore plus paresseux à se remuer. Le trombone, auquel était tombé un asthme sur la poitrine, ne soufflait plus dans son instrument que pour l’amour du bon Dieu. Et la parade languissait, et la grosse caisse somnolait, et le cuivre de la baraque faisait des couacs enrhumés. Il n’y avait guère que la Talochée qui s’employât de toute sa personne avec un dévouement de mauvaise humeur et une espèce d’enragement contre la malechance des deux frères.

Des années se passaient, pendant lesquelles mourait le vieux Tommaso Bescapé, et dans lesquelles l’affaire devenait plus que médiocre, et le maniement des sujets de jour en jour plus difficile. Cyprien Muguet, l’asthmatique trombone, était devenu un fieffé ivrogne depuis le décès de Lariflette. Le pitre, tous les jours plus taquin avec ses camarades, causait mille ennuis à Gianni, à propos