Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

manière de coqs et de poules. Ces antiques arbres, aux formes à la fois ridicules et fantastiques, formaient un grand rond ; quand vint le mois de juin, on y dansa toute l’après-midi, les dimanches, ainsi que cela avait lieu depuis des années. Le violoneux n’était point un musicien de la ville, mais un paysan d’un village voisin, qui était et l’ami, et le confident, et le conseiller, et l’homme d’affaires des dames de la maison.

Une curieuse figure, ce vieillard passant pour vivre de l’industrie de fabricateur d’huile de fênes, connu sous le sobriquet de Gros-Sou, et que l’on disait le fils naturel de l’abbé de Saint-Clair, le plus énorme bombancier et le plus intrépide chasseur de la contrée avant la révolution. Et vraiment Gros-Sou semblait avoir, en ses veines villageoises, du sang du grand veneur ecclésiastique. On le citait comme le tireur et le pêcheur destructeur du département. D’un canton il