Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIV

Alors Élisa éprouva comme une espèce d’endurcissement de son corps que semblait quitter la sensibilité. De tout temps très frileuse, souvent au dortoir par les nuits fraîches, elle avait un sentiment de froid. Elle n’eut plus froid. Puis les sensations produites par le contact brutal des choses et qui font mal, ne lui parurent plus immédiates, mais lui firent l’effet de venir de loin et de la toucher à peine.

Bientôt l’indifférence de son corps pour tout, Élisa la retrouvait dans les mouvements de son âme. L’emprisonnement n’était plus guère pour la détenue une expiation. Sa