Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

XXXI

L’amour chez Élisa n’avait guère été qu’un travail, un travail sans beaucoup plus d’attraits que les gagne-pain avec lesquels la pauvreté de la femme conquiert le boire et le manger. Depuis quelques années, à travers des malaises bizarres, ce travail, où les sens d’Élisa ne prirent jamais qu’une part assez froide, commençait à lui coûter un peu, un peu plus tous les jours. Élisa n’était point ce qu’on appelle malade, non ! mais son corps, à l’improviste, appartenait, tout à coup, à des sensations instantanées et fugaces dont elle n’était pas la maîtresse. Subitement, des frémissements se mettaient à s’émouvoir en elle, la