Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

XXIX

En ce temps de guerre, de guerre heureuse pour la France, à cette heure où le dernier de nos pousse-cailloux avait la crânerie, le port conquérant, la belle insolence que donne la Victoire, le plus grand nombre des femmes habitant l’avenue de Suffren y étaient attirées par le prestige du fier uniforme, de cet habit de gloire, qu’il porte des épaulettes de laine ou d’or. Mais cette magie de l’habit militaire sur la femme n’était pas tout là, et le goût de la prostituée à l’endroit du soldat, ― goût qui s’atténue cependant aux époques de paix et de défaite, ― s’explique, en tout temps, par un certain