Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée

y vendait, pendant la journée, des savons, des pommades, des eaux de senteur provenant de la faillite de parfumeries infimes. Le bazar touchait à un marchand de vin annonçant sur sa muraille : Petit noir à 15 centimes, et ayant pour enseigne : AU PONT DE LODI. Après un rideau sale était attachée, par une épingle, une ancienne affiche du théâtre de Grenelle : Le Monstre magicien. La cinquième maison, où demeurait Élisa, était la belle maison de l’Avenue. Elle avait deux étages. Sa porte d’entrée s’avançait sur la chaussée, décorée de ces verres de couleur qui font l’ornement des kiosques. Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient garnies de glaces dépolies à arabesques, les fenêtres de l’entresol étaient fermées par des persiennes vertes. Une teinte claire égayait la façade ; des panneaux peints imitaient de transparentes plaques de marbre. Sur le panneau central se détachait le numéro figuré par deux énormes chiffres dorés. À