Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par moments, de son corps contre le vôtre, approche ayant quelque chose du frôlement caressant d’une chatte.

Vendredi 1er juillet. — Dîner des japonisants chez Véfour. Bing cause de la folie des impressions japonaises chez quelques amateurs américains. Il parle d’un petit paquet de ces impressions, qu’il a vendu 30 000 francs à la femme d’un des plus riches Yankee, et qui a dans son petit salon, en face du plus beau Gainsborough qui existe, une image d’Outamaro. Et l’on s’avoue, que les Américains qui sont en train de se faire le goût, lorsqu’ils l’auront acquis, ne laisseront plus en vente un objet d’art à l’Europe… qu’ils achèteront tout, tout.

À ce dîner, il y a un jeune homme intéressant, un M. Tronquoy, qui s’adonne à l’étude sérieuse, des langues chinoise et japonaise, avec l’idée de donner sa vie à la connaissance approfondie de ces langues, d’aller au Japon… Il est plein d’admiration pour la langue chinoise, qu’il dit être faite seulement par le choc des idées, avec la suppression ou la sévère abréviation de toutes les inutilités des langues occidentales.

Dimanche 3 juillet. — Aujourd’hui, Ajalbert me parlait de la vie d’Antoine, au bord de la mer, à Ca-