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nante, de la femme, aux rébellionnements à voix basse, aux flots de paroles irritées, qu’elle vous jette dans l’oreille, quand elle entend une chose qui n’est pas vraie, ou qui ne lui semble pas juste, et nous constatons le petit émoi chaleureux, qu’apporte dans la froideur ordinaire des salons, la vie nerveuse de ces deux aimables êtres.

Mardi 5 janvier. — Une surprenante lettre de Magnard, du directeur de ce Figaro, qui m’a été toujours si hostile. Dans cette très gracieuse lettre, Magnard m’offre la succession de Wolff, le gouvernement de l’art, avec toute l’indépendance, toute la liberté que je puis désirer. Je refuse, mais je ne puis m’empêcher de songer à tous les gens, que l’acceptation aurait mis à mes pieds, au respect, que j’aurais conquis dans la maison de la princesse, enfin à la facilité, avec laquelle j’aurais trouvé des éditeurs, pour illustrer La Maison d’un Artiste, Madame Gervaisais, etc., etc.

Jeudi 7 janvier. — Grand dîner chez les Daudet, avec Schœlcher, Lockroy, le ménage Simon, Coppée. Décidément ce Jules Simon a un charme, une grâce, faite d’une certaine délicatesse de la pensée, jointe à la douceur de la parole.