Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dimanche 4 juin. — C’est curieux, du Sardou, de l’Erckmann-Chatrian, du Bisson, du Moinaux, du n’importe qui, joué par la même troupe : ça paraît de la même qualité littéraire — et, le dirai-je, la même pièce.

Mardi 6 juin. — Ici, avec le traitement, on n’a pas une parfaite conscience de soi-même. Il ne semble pas bien positivement qu’on soit l’individu qui était à Paris, il y a dix jours.

Je ne sais dans quel livre, illustré de Tony Johannot, un être fantastique, juché derrière un monsieur tranquillement assis, et sans qu’il s’en doute, le moins du monde, lui retire du haut du crâne mis à découvert, des cuillerées de cervelle. Cette image me donne un peu l’idée de l’effet produit par l’action de l’eau d’ici, sur l’intelligence.

Jeudi 8 juin. — Hier, au moment où j’étais arrivé aux jours, dans lesquels les médecins probabilisent une crise pour les buveurs d’eau, j’ai reçu une sommation d’un M. Faustin, armateur de la Rochelle, etc., etc., m’interdisant d’appeler ma pièce (la pièce que dernièrement les journaux ont annoncé que je tirais de mon roman de la Faustin) du nom de mon roman et ma principale actrice du nom de mon héroïne.