Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courager, échauffer mes acteurs… mais dans la perspective de trouver une salle comme celle d’avant-hier, je n’ai pas le courage de me rendre à l’Odéon.

Dimanche 8 mars. — Ce soir, salle bondée de spectateurs. Applaudissements frénétiques. Léonide heureuse de sa voix à moitié retrouvée, me montre avec orgueil son dos, où il n’y a plus de peau par la morsure des taxia. Chelles m’annonce cent représentations. Et de désespéré, que j’étais en arrivant, je m’en vais réespérant. Dans les choses théâtrales : c’est abominable ces hauts et ces bas, et sans transition aucune.

Lundi 9 mars. — Lettre de Porel, qui m’apprend que l’Odéon a fait hier avec la matinée, près de 7 000. Lettre de Debry, agent de la société des auteurs dramatiques, qui m’annonce que Mme Favart accepte mes conditions pour une tournée en province.

Mardi 10 mars. — Ce matin, dans le lit, ruminement des mauvais articles d’hier et d’aujourd’hui, et l’indignation de cet article de Bigot, du Siècle, qui cherche à me faire siffler, en proclamant que l’adul-