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que dans la pièce et dans mon roman, il y a des prétentions littéraires. Or un auteur qui a un idéal d’art élevé, qui s’efforce d’écrire, et de créer des types nouveaux, quand même il ne réussirait pas… c’est une raison pour tuer son œuvre. Mais, vive, vive le gagneur d’argent, vive l’homme qui fait du métier, sans aucune aspiration. Est-ce l’aveu chez ce critique du Temps, d’une critique assez basse.

Jeudi 25 novembre. — Aujourd’hui Daudet laissait éclater son étonnement de la phrase de mon Journal, que les spectacles de la nature sont toujours pour moi, un rappel d’une chose d’art, s’écriant que lui, il n’est pas du tout, du tout artiste… mais homme d’humanité !

Là-dessus, sa femme fait l’aveu que les cirques, les clowns, les tours de force, n’avaient autrefois aucun intérêt pour elle, et que c’était seulement depuis qu’elle avait lu les Frères Zemganno, que l’idéalité mise par le livre, dans ces réalités vulgaires, lui avait fait prendre un vrai plaisir à ces représentations ; — et elle ajoutait que la vision de certaines choses ne se faisait chez elle, que par la voix de l’art.

Dimanche 28 novembre. — Aujourd’hui, je lis dans les journaux, que Renée Mauperin va être remplacée par des pièces classiques, où jouera Dupuis.