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dans cette scène tout à fait surprenante, pour ceux qui ont connu l’auteur.

Dimanche 12 septembre. — Aujourd’hui, un interne de Sainte-Périne parlait devant moi du corps de la vieille femme, mais de la vieille femme qui n’a pas eu d’enfant. Il disait que la vieillesse de ce corps était surtout indiquée par les cordes d’un cou, n’ayant plus la rondeur d’une colonne. Quant aux seins, ils demeurent des seins de jeune fille avec le rose de leurs boutons, avec leurs délicats orbes, un rien ridés, comme un fruit à la fin de l’hiver. Il disait le ventre ayant conservé ses juvéniles et douillets contours, mais quelquefois avec un pli au-dessus du mont de Vénus, quelquefois aussi dans le bas-ventre avec un imperceptible travail de la peau, ressemblant au tassement d’une grève, après le retirage de la mer. Il disait encore une certaine déformation du plein de la cuisse, et très souvent des zébrures de varices dans les jambes, et le pied conservant sa blancheur, mais sous une peau sèche, et comme pulvérulente.

En résumé, un corps ayant conservé l’apparence de la jeunesse, ainsi que dans un resserrement, une constriction des tissus.

Dimanche 19 septembre. — Visite de Porel et de Céard, à Champrosay.