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tuellement. C’est un collage : l’histoire de l’attachement et de la rupture d’un homme avec le monstre vert, la femme aimée par la bohème.

Dans ce qu’il conte, en marchant, et en jetant des bouffées de sa petite pipe culottée, ça me paraît très bien arrangé, très bien architecturé… En cette improvisation parlée et jouée de son œuvre future, je suis frappé d’une chose qui me fait plaisir : son observation est en train de monter à la grande, à la sévère, à la brutale observation. Il y aura dans ce livre une scène de rupture de la plus féroce beauté.

Oui, en ce moment-ci, mon petit Daudet, est comme un poulpe aux tentacules, cherchant à pomper tout ce qu’il y a de vivant en tout et partout dans Paris, et il grandit, grandit, grandit.

Samedi 7 juillet. — C’est chez moi une occupation perpétuelle à me continuer après ma mort, à me survivre, à laisser des images de ma personne, de ma maison. À quoi sert ?

Mardi 10 juillet. — Exposition des cent chefs-d’œuvre. Le premier peintre de ce temps est un paysagiste : c’est Théodore Rousseau. Il est presque incontestable, n’est-ce pas, que Raphaël est supé-