Page:Goncourt - Journal, t6, 1892.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

―――― Fabriquer de la vertu, je ne dis pas que cela n’arrive pas quelquefois à des écrivains propres, mais j’affirme que tous les écrivains qui ont fait des chaussons de lisières à Clairvaux, ou de vilaines choses, pour lesquelles il n’y a pas de gendarmes, n’inventent dans leurs livres, que des gens honnêtes. C’est en quelque sorte une façon de réhabilitation.

―――― À voir ce qui commence, le régime de la liberté sera le plus effroyable despotisme qui ait jamais existé : le despotisme d’un gouvernement, un jour, maître et possesseur de tout.

Mardi 1er mai. — Déjeuner chez Ledoyen à l’ouverture du salon. Daudet nous tâte Zola et moi pour savoir s’il doit se présenter à l’Académie. Nous l’y engageons.

―――― Ce soir, au dîner de quinzaine, chez Brébant, Berthelot parle de l’acuité de l’ouïe, que développent étonnamment chez lui, les excès de travail.

Il se rappelle une époque, où il ne pouvait plus dormir la nuit, empêché par le bruit d’un marteau, bruit qu’on croyait imaginaire. Des recherches étaient