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quand on veut le retrouver, le fixer sur le papier, en donner un mot, une saillie, une plaisanterie, ce n’est plus rien. C’était fait d’un je ne sais quoi de cocasse dans le moment, qui s’est évaporé. L’esprit de X…, on pourrait dire qu’il ressemble à d’amusantes caricatures, tracées par la badine d’un peintre humoristique, sur le sable, à la margelle de la marée montante.

Dimanche 4 mars. — Je cherche dans la « Petite fille du maréchal » (Chérie) quelque chose ne ressemblant plus à un roman. Le manque d’intrigue ne me suffit plus. Je voudrais que la contexture fût différente, que ce livre eût le caractère de Mémoires d’une personne, écrits par une autre… Décidément le nom roman ne nomme plus les livres, que nous faisons. Je voudrais un titre nouveau, que je cherche sans le trouver, où il y aurait peut-être à introduire le mot : histoires au pluriel, avec une épithète ad hoc, mais voilà le chiendent : c’est l’épithète… Non il faudrait pour dénommer le nouveau roman, un vocable unique.

Jeudi 22 mars. — Je vais aujourd’hui, pour mon roman, chez Pingat, le fameux couturier.

Au premier, les magasins : des pièces basses au