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cienne du dimanche, avec Popelin, dans le parc, pendant la messe.

Aujourd’hui la conversation est sur la guerre, sur la baisse de la gloire militaire dans les esprits, sur la perte de 25 p. 100, qu’ont fait subir à cette vanité des temps passés, la blague des Militairiana, les romans des Erckmann-Chatrian, l’affaiblissement de l’idée de la Patrie.

Nous constatons que l’enfant n’est plus exalté par des récits de bataille, mais remué et intéressé par des descriptions de voyages en ballon, de descentes de plongeurs au fond des océans. En ces temps même, il faut l’avouer, le militaire revêt un aspect prêtant un rien à la moquerie, un aspect légèrement comique, et nous commençons à ressembler aux Athéniens, souriant d’Hercule et de ses héroïques exploits.

Samedi 9 septembre. — Visite de la maison de l’illustre couturier Worth, à Puteaux. Partout aux murs des assiettes de tous les temps, de tous les pays. Mme Worth dit qu’il y en a 25 000, et partout, jusqu’au dos des chaises, des larmes de cristal. C’est le délire du tesson de porcelaine et du bouchon de carafe.

Le possesseur de ce logis, ressemblant à l’intérieur d’un kaléidoscope, revient, le soir là dedans, incapable de manger, incapable de jouir de son éton-