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la mienne. C’est tout à fait caractéristique, ce service du ministère de l’Instruction publique, et, comme je disais : « Ça doit être un service du temps de Salvandy. — Oui, parfaitement, reprend Bardoux, il y en avait un du temps de M. de Fontanes, mais il est cassé… »

 

Quand je m’en vais, Bardoux me prend affectueusement le bras, me disant : « Voyons, vous n’avez pas quelque chose à me demander… pour quelqu’un… Vous n’avez pas à me recommander un ami ? » Et je m’en vais, touché de cette aimable offre, en pensant en moi-même, combien il faut que le malheureux ministre soit habitué aux demandes, pour que l’idée lui vienne d’en provoquer une, chez quelqu’un qui ne lui demande rien.

―――― Quelqu’un, ce soir, disait que l’impure commençait à manquer sur le marché de Paris. Il donnait cette raison, qu’autrefois l’homme de province allait dans une maison de prostitution ou couchait avec sa bonne. Maintenant le provincial entretient, et ce quelqu’un soutenait qu’à Rheims, qu’il connaissait bien, il y avait, à l’heure présente, près de deux cents femmes entretenues.

Mercredi 16 janvier. — La princesse revient