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trême plaisir à la physiologie de la chose, et aux expériences ultra-libidineuses.

Une femme mariée de là-bas, à laquelle il faisait la cour avant son départ, lui disait :

— « Autrefois peut-être, mais maintenant, non.

— Pourquoi cela donc ?

— C’est bien simple… Autrefois je risquais quelque chose… il y avait un peu de bravoure à me donner… tandis que maintenant je mets un enfant sur le dos d’un honnête homme, qui n’en est pas le père. »

Cette phrase est assez russe.

Puis, il nous entretenait du jeune Demidoff, en train de faire du sport politique, et qui, dans une de ses dernières missions secrètes à Paris, soit à propos de Skobeleff, soit à propos de la lettre de Hugo au czar, avait reçu son brevet de commandeur de la Légion d’honneur, des mains de Mme Adam, brevet que Chanzy n’avait pu emporter.

Et sur la jolie femme, devenue la puissance du moment, il parle curieusement de son échec diplomatique en Russie, et donne de cet échec l’originale raison que voici : elle n’a pas moralement parlant, et selon une expression du pays, la chair froide des princesses Troubetzkoï, et autres femmes de la diplomatie russe.

Samedi 27 mai. — Bourget nous traçait, ce soir,