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laise de la grippe, j’ai écrit le titre du premier chapitre de mon roman de « Tony Freneuse » (Chérie).

Vendredi 17 février. — Très souffrant, et d’une faiblesse à ne pas me tenir sur les jambes, et tout à fait incapable de travailler, je rouvre mon testament et m’amuse à laisser des bibelots de souvenir, aux gens que j’aime sur la terre.

Ça n’a rien de désagréable cette rédaction cursive, pour le post mortem, seulement la chose, une fois, écrite, n’est pas absolument plaisante à relire, sous le froid de la réflexion, et comme je ne mets des points sur les i qu’à la relecture, mes legs en manqueront.

―――― Ah ! la sale hypocrisie de certains critiques. Un de ces critiques ne disait-il pas à propos de La Faustin, que les devoirs de son métier l’avaient forcé, malgré lui, à jeter les yeux sur les œuvres du marquis de Sade ? Et ces jours-ci, Guy de Maupassant me racontait que ce même critique l’avait prié de solliciter pour lui de Kistemaeckers et autres éditeurs belges, un envoi de la série des livres obscènes, publiés de l’autre côté de la frontière.

Mardi 21 février. — Cette grippe, ça vous met