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l’estomac et le fermait, qu’il valait bien mieux le manger, ainsi qu’on le faisait en province, après les viandes. Il ajoutait encore, que c’était une faute de manger des radis, au commencement du repas, qu’il fallait les manger entre tous les services, et comme cela le radis était un vrai précipitant de la digestion, et le meilleur balai de l’estomac.

Enfin il terminait son cours d’esthétique gastronomique, en recommandant de manger une pomme au dessert, dont l’acidité sucrée faisait le meilleur ménage avec les sucs gastriques.

Jeudi 19 janvier. — Partout une exposition splendide de la Faustin. Je vois chez Marpon des exemplaires du 5e millier, et j’ai, chez Lefilleul, l’étonnement de voir mon livre jouir du grandissime succès de la chaise… Tout à coup, au milieu de ma contemplation, j’entends retentir le boulevard de : La Démission de Gambetta. Est-ce que je suis condamné à demeurer, toute ma vie, l’homme qui a publié son premier livre, le jour du Coup d’État ?

Vendredi 20 janvier. — De bonnes nouvelles encore aujourd’hui. Il a paru ce matin un grand article de Céard. J’ai reçu de Huysmans une lettre très admirative. Mme Daudet a passé toute sa journée à écrire