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Dimanche 1er mai. — Quel métier que celui de romancier du temps présent et des choses contemporaines. Hier le chapitre que j’ai écrit, me fait entrevoir un duel à la cantonade, aujourd’hui, celui que j’écris, me met dans la pensée la préoccupation d’une poursuite future du parquet.

Mardi 3 mai. — Phrase typique pour la peinture d’un temps, dite par Talleyrand à M. Thiers, et répétée, ce soir, à notre dîner par Bardoux : « Celui qui n’a pas vécu, pendant les vingt années qui ont précédé la révolution, n’a pas connu la douceur de vivre ! ».

Mercredi 4 mai. — C’est bien restreint le nombre des femmes, qui ne méritent pas d’être enfermées dans une maison de fous.

Dimanche 15 mai. — Je suis un auteur d’une tout autre école, et cependant les auteurs que je préfère parmi les modernes : ce sont Henri Heine et Poe. Nous tous, je nous trouve commis voyageurs, à côté de ces deux imaginations.

―――― C’est curieux, ces aquarelles de Gustave