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que voiture de deuil, avec un vieux parent, et que ce vieux parent l’avait dévirginisée, dans le trajet au cimetière.

Mercredi 26 avril. — Quand j’entre, on cause de la caricature faite par Pailleron dans sa pièce, de Caro, de Caro que je viens justement de pourtraire, mais d’une manière toute voilée dans le souper de La Faustin. Il arrive quelques instants après, la figure décomposée, la bouche en fer à cheval, et si troublé, qu’il me donne, ce qu’il ne faisait jamais, une poignée de main, — poignée de main qui me gêne.

―――― Gérome parlait, ce soir, de Meissonier, peignant le grand Empereur, et s’assimilant tellement à son modèle, qu’il faisait des études d’après lui-même, revêtu de la redingote historique, et même à l’état de nature, persuadé qu’il était de la même taille, de la même conformation physique.

À ce propos un mot invraisemblable que rapporte Augier, un jour où celui-ci, trouvant le peintre, en Empereur tout nu, avec un suspensoir, lui disait :

— Est-ce que tu as quelque chose ?

— Non… mais au fait, est-ce bien authentique que l’Empereur portât un suspensoir ?