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―――― Dans Gavarni et l’Art du dix-huitième siècle, j’ai écrit l’histoire du grand art que je sentais. Dans la Maison d’un artiste au dix-neuvième siècle, j’écris l’histoire de l’art industriel de l’Occident et de l’Orient, et l’on ne se doute pas, à côté de moi, que je prends la direction d’un des grands mouvements du goût d’aujourd’hui et de demain.

Jeudi 22 avril. — Je dîne aujourd’hui chez Zola.

Zola est triste, triste d’une tristesse qui donne à son rôle de maître de maison quelque chose de somnambulesque. Il s’échappe à dire, un moment : « Ah ! si j’avais été mieux portant, j’aurais été, cet hiver, n’importe où… j’avais besoin de m’en aller d’ici ».

C’est curieux ce navrement au milieu de cet immense succès.

―――― De Nittis m’affirmait, qu’il y avait un onguent particulier pour le visage des papes, fabriqué par une congrégation religieuse : un onguent qui donne la plus extrême fraîcheur à leurs vieux traits, jusqu’au jour de leur mort.

Jeudi 6 mai. — Il n’y a que Paris pour ces tragédies bourgeoises. Ces jours-ci est morte, une semaine