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fermer sa malle à Saint-Gratien, me parle de ses projets littéraires.

« Oui, j’ai encore deux chapitres à écrire… le premier sera fini en janvier, le second je l’aurai terminé à la fin de mars ou d’avril. Alors les notes du supplément… et mon volume paraîtra au commencement de 1881… Je me mets aussitôt à un volume de contes… le genre n’a pas un grand succès… mais je suis tourmenté par deux ou trois idées à formes courtes. Après cela, je veux essayer d’une tentative originale… je veux prendre deux ou trois familles rouennaises avant la révolution, et les mener à ces temps-ci… montrer — hein ! vous trouvez ça bien, n’est-ce pas ? — la filiation d’un Pouyer-Quertier, descendant d’un ouvrier tisseur… Cela m’amusera, de l’écrire en dialogues, avec des mises en scène très détaillées… Puis mon grand roman sur l’Empire… Mais avant tout, mon vieux, j’ai besoin de me débarrasser d’une chose qui m’obsède, oui, nom de Dieu, qui m’obsède !… C’est ma bataille des Thermopyles… Je ferai un voyage en Grèce… Je veux écrire cela sans me servir de vocables techniques, sans employer par exemple le mot cnémides… Je vois dans ces guerriers, une troupe de dévoués à la mort, y allant d’une manière gaie et ironique… Ce livre, il faut que ce soit, pour les peuples, une Marseillaise d’un ordre plus élevé. »

Dimanche 21 septembre. — Toujours un état vague