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rait un vin de Bourgogne, dans lequel commence à prendre naissance le vin du Rhin.

―――― On parlait à Jean-d’Heurs, du maître d’un château voisin, qui, avant de donner une chambre à un invité, l’habitait un mois, afin de la faire toute bonne, toute habitable.

Dimanche 31 août. — Un temps d’inactivité intellectuelle, où le livre dort, où la critique sommeille, et où je suis comme non vivant.

Dimanche 14 septembre. — Pendant que tout le monde du château de Saint-Gratien est à la messe, et que nous sommes, tous deux, assis dans un rayon de soleil, Anastasi me conte ses maux, son désespoir. Il me dit n’avoir plus au monde qu’un seul plaisir, la causerie. « Et encore, ajoute-t-il, je n’ai pas le charme humain de cette si bonne chose, je n’ai pas le sourire de ceux avec lesquels je m’entretiens, et dans la nuit où je vis, la causerie avec des vivants a quelque chose d’une conversation avec de purs esprits. »