Page:Goncourt - Journal, t5, 1891.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lesquelles on me juge et avec lesquelles je désire être jugé, puis il y a mon feuilleton du Bien Public, mes articles de Russie, ma correspondance de Marseille, qui ne me sont de rien, que je rejette, et qui ne sont que pour faire mousser mes livres.

« J’ai d’abord posé un clou, et d’un coup de marteau, je l’ai fait entrer d’un centimètre dans la cervelle du public, puis d’un second coup, je l’ai fait entrer de deux centimètres… Eh bien mon marteau, c’est le journalisme, que je fais moi-même autour de mes œuvres. »

――――――― Chez quelques chirurgiens, leur travail de tous les jours, dans le muscle, dans la chair, leur apporte quelquefois le dégoût de la viande. C’est ainsi, que le frère de Flaubert ne se nourrit presque que de pain et de vin.

――――――― Un mot d’une vieille poétesse. Elle disait à un ami d’un étudiant en médecine, qui était son amant dans le moment :

« Eh bien, qu’est-ce qu’il est devenu votre ami… voici plus de quinze jours que je ne l’ai vu… et à mon âge, et avec mon tempérament… est-ce là, croyez-vous, de l’hygiène ? »