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tant les noms, de la situation financière des commerçants du boulevard. Puis il fait un tableau du commerce de l’Inde, de la Chine, avec l’Angleterre, et il démontre que ce commerce est tout comme le commerce du boulevard des Italiens.

Puis sa parole va aux élections, et il empoigne amicalement Jourde, le directeur du Siècle, qui est là, sur le manque d’indépendance de sa feuille, sur son aplatissement devant les exigences des amis de Louis Blanc et autres. Ils s’écrie que la République ne sera fondée, que si les républicains sévères veulent se séparer des républicains n’apportant à la République que des éléments de dissolution.

Il déplore qu’à l’heure présente, tout homme qui écrit un article, vise à un siège au Sénat ou à la Chambre, et ménage les personnalités qui peuvent lui être utiles, sans souci de l’intérêt général, et il termine en disant que son rêve serait de fonder un journal qui ressemblerait au chœur des tragédies antiques, et avertirait la nation, au nom de l’intérêt de la chose publique.

Mardi 8 février. — Après les circuits de la parole autour de la papauté, de l’inconscience des philosophes allemands, des actions impulsives des aliénistes, de l’origine de la vérole, le dernier mot de la conversation du dîner est celui-ci :

« Alors décidément le morpion est moins bien armé par le créateur que le pou ? »