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un : « On a trouvé » un on si distingué, pour parler de ses propres découvertes.

Vendredi 4 décembre. — Aujourd’hui, après avoir déclaré de Lindau à Chennevières, que je n’entendais nullement travailler pour sa commission, je trouve poli d’y faire acte de présence, pour lui rendre une visite. Je tombe au milieu de ce monde commissionnant, rangé autour d’une table verte, sous laquelle mon ami disparaît presque dans l’affaissement de son corps. Il est question d’une exposition à Paris des principaux tableaux des musées de province, et voilà qu’en pensant que les importants tableaux de l’École française du XVIIIe siècle qui sont à Angers et ailleurs, pourraient bien être oubliés, je me laisse fourrer dans la sous-commission de l’Exposition.

En sortant de là, je vais dîner chez Pierre Gavarni. C’est gentil un jeune ménage, dans un appartement qui n’est pas complètement meublé, dans un intérieur où le tapissier n’a pas posé le dernier clou, et où le premier enfant apparaît à l’état de ronde bosse. Ce petit ménage a le débraillé et la grâce d’un ménage d’étudiant.

Pierre Gavarni me raconte qu’il a vendu mille francs ses aquarelles du salon, me montre des croquis de la vie élégante parisienne, qu’il est en train d’exécuter pour un journal, qui doit de se fonder,