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c’est seulement au Japon qu’on trouve chez la femme, la gaieté, l’entrain, un amour du plaisir, presque occidental.

1er septembre. — Après une affreuse migraine, je rêvais, cette nuit, que je me trouvais dans un endroit vague et indéfini, comme un paysage du sommeil. Là, se mettait à courir un danseur comique, dont chacune des poses devenait derrière lui, un arbre gardant le dessin ridicule et contorsionné du danseur.

Vendredi 10 septembre. — Aujourd’hui, dans l’exposition japonaise de Cernuschi, je rencontre Burty, revenu de la campagne pour quelques heures à Paris.

Nous sortons du Palais de l’Industrie, lui, moi, et un monsieur qu’il me présente, et dont je n’entends pas le nom. Nous marchons en causant, tous les trois, dans les Champs-Élysées, moi cherchant à deviner quel pouvait être ce monsieur, parlant intelligemment, mais dont je ne pouvais saisir le regard. L’homme parti je demande à Burty. « Qui est donc ce monsieur ? »

— « Mon cher, vous me faites une charge ? » me répond Burty.