arrivée aujourd’hui au ministère de brûler Paris, s’il ne capitulait pas, quelqu’un, dans un coin, fait un réquisitoire contre Alphand, un réquisitoire comique à force d’exagération, en l’accusant d’être l’auteur de tout ce qui a été fait de fatal — et cela par un moyen assez original — en ne refusant rien de ce qu’on proposait à Ferry, mais en l’exécutant lui-même, et le plus mal qu’il pouvait. Il cite la salaison des viandes qui sont perdues, l’établissement des ambulances du Luxembourg, où les blessés gelaient, les travaux des retranchements d’Avron, qui lui vaudront, dit l’orateur, dans son antipathie férocement injuste contre l’homme, de devenir l’Haussmann de Guillaume de Prusse.
Ces tristes paroles sont scandées des han douloureux de Renan, nous prédisant que nous allons assister aux scènes de l’Apocalypse.
Mercredi 11 janvier. — Fuyant le bombardement, des populations effarées de femmes et d’enfants, chargées de paquets, traversent Auteuil et Passy, avec leurs ombres courant derrière elles, le long des murs, sur des affiches annonçant la reprise des concessions temporaires des cimetières.
Jeudi 12 janvier. — Je vais faire un tour dans les quartiers bombardés de Paris. Ni terreur, ni effroi.